Portrait villageois : Anne Lanfranco
C'est d'ores et déjà l'événement de la prochaine campagne municipale. Pour la première fois et il était temps, une femme est désignée par les siens tête de liste pour accéder au poste de maire, lequel a toujours été occupé par des hommes.
C'est déjà en soi une victoire. Une victoire pour le geste, une victoire pour le symbole, une victoire pour l'audace et pour l'histoire de notre bonne commune.
Il est clair que ce n'est pas l'avis de tout le monde et, comme on pouvait malheureusement s'y attendre, les adversaires de la majorité sortante n'ont pas manqué de stigmatiser le prétendu manque d'expérience et de compétence de la candidate, qui n'aurait pas l'étoffe d'un maire digne de ce nom.
La France a t'elle un problème avec l'ambition des femmes ? On peut légitimement le penser car, dès qu'une femme veut occuper un poste éminent, on lui fait un procès en incompétence. Ailleurs et dans d'autres sphères, Edith Cresson, Ségolène Royal, Rachida Dati et bien d'autres ont eu droit à ce procédé qui n'a d'autre objectif que celui d'écarter les femmes des lieux de décision.
Circulez mesdames, il n'y a rien à voir !
Lorsqu'un veut critiquer un homme, on met en exergue son manque d'autorité ou au contraire son autoritarisme, son manque de charisme, de caractère, mais jamais son incompétence : c'est là un traitement réservé aux femmes.
Anne Lanfranco est-elle si incompétente et si inexpérimentée que certains le prétendent ? Rien n'est moins sûr.
Depuis 2008, à des postes différents, elle a activement participé à la gestion de tous les dossiers majeurs qui engagent le destin de notre collectivité. Et, dans ce cadre, elle a fait preuve de qualités qui font si souvent défaut à ces chers messieurs : l'écoute, le dialogue, la volonté de préserver des équilibres fragiles.
Certes, Anne Lanfranco n'a pas les mêmes diplômes que son principal adversaire. Elle ne sort pas d'une grande école. On fera simplement remarquer que si la valeur d'une personne se mesurait à l’aune de ses diplômes, on se demande bien pourquoi nos énarques, si brillants, ne sont jamais parvenus à régler les problèmes de fond de notre pays. Il paraît même qu'il arrive à certains d'entre eux de louer deux fois la même chose...
Si Anne Lanfranco n'a pas fréquenté les ministères ni les palais de justice, elle a fréquenté le terrain, puisqu'elle en est issue. Très proche des administrés, elle est également engagée au sein de notre bonne paroisse.
L'élu de l'avenir c'est cela. C'est une personne qui connaît le terrain, les gens, les vrais et qui, en même temps, connaît les dossiers. Cabriès n'a que faire des grosses têtes, des élus hors-sol, bardés de diplômes qui ne les empêchent pas, notamment au conseil municipal, de se comporter comme des enfants. Il n'y a qu'à voir les interminables querelles sémantico-juridico-juridiques qui y prospèrent et qui n'apportent rien à la commune. Ces messieurs aiment tant savoir qui "pisse le plus loin".
Partout où elles sont en place, les femmes sont moins occupées par leur ego que par la gestion de l'intérêt général.
C'est la raison pour laquelle nous souhaitons à Anne Lanfranco bonne chance.