Que se passe-t-il à Trébillane ?

Publié le par Pedro Milanus

On entend beaucoup parler de Trébillane et de ce qui doit s'y construire dans un avenir plus ou moins proche. Débats, échanges houleux et polémiques diverses ont agrémenté les réseaux sociaux et les blogs communaux. L'ambiance est électrique. En ce qui nous concerne, plutôt que de pencher d'un côté ou d'un autre, nous avons enquêté et récolté des informations qui devraient intéresser nos lecteurs.

On se souvient que Trébillane était déjà un enjeux de la campagne municipale de 2014. L'ancienne municipalité, sous la houlette du maire de l'époque et de son adjointe Annie Orcier, voulait y construire des logements. Il s'agissait d'une sorte de "Pradelles n°2". Hervé Fabre-Aubrespy, alors candidat, a dénoncé ce projet en indiquant qu'il n'était pas contre des logements mais pas à cet endroit, en l'absence d'infrastructures suffisantes. Parallèlement, il proposait d'y installer un nouveau centre médical et un nouveau local pour la police municipale.

Une fois élu, le nouveau maire annule l'opération de logements comme promis, mais on entend plus parler de son projet alternatif. On va alors entrer dans une phase assez trouble. Le maire accorde rapidement un permis de construire à un gros promoteur immobilier pour la construction de larges bâtiments de bureaux.

C'est alors que se manifeste une première opposition qui vient du CIQ des Pradelles. La petite équipe du CIQ va dénoncer le projet et demander des explications au maire, qui ne devait pas s'attendre à être interpellé par l'association du quartier dont il a la paternité... Irrité, le maire va répondre, mais au compte-gouttes et va sous-estimer la pugnacité de ceux qui le somment de s'expliquer. Il faut dire que le CIQ est présidé par le jeune et énergique Sébastien Reynier, lui-même entouré de personnes plus âgées et tout aussi opiniâtres, qui vont aller au fond des choses et travailler le dossier.

Des tensions vont naître entre le CIQ et la mairie au cours de réunions diverses. D'autres personnalités locales vont alors venir mettre leur grain de sel dans cette affaire. Vont intervenir, plus ou moins discrètement, Andrée Desanti, dont on connaît les opinions et l'expérience, pour le CIQ du Hameau de Calas et Mehdi Medjati, jamais avare de bons conseils juridiques et toujours enclin à combattre celui qu'il appelle "Néron".

Le maire, qui sent le coup venir et qui veut éviter un traquenard politique, va retirer le permis. Il va prétendre qu'il le retire pour tenir ses promesses de campagne mais c'est plus tard qu'on va comprendre le but qui est le sien. Car c'est en fait un projet beaucoup plus vaste et important qui est dans les cartons en mairie.

On apprend sur les blogs et réseaux sociaux que pendant une réunion avec le CIQ, le maire fait intervenir le promoteur qui présente un nouveau projet, qui est celui d'un centre commercial. Plus de bureaux, des commerces, avec surtout une surface pouvant correspondre aux magasins habituels ouverts par les grandes enseignes alimentaires.

Quand la nouvelle va sortir, ce sont les commerçants de Calas qui vont réagir, avec à leur tête un autre jeune de la commune, Stéphane Dardant. Les commerçants craignent une concurrence déloyale dans un contexte déjà difficile. Ils réagissent et le font savoir. Le maire va communiquer mais il ne convaincra pas.

A chaque fois que le maire veut éteindre le feu, il ne fait que l’alimenter, le nourrir, en modifiant ses annonces et en révélant que finalement les idées de centre médical et de local de police municipale ne sont que des prétextes pour faire accepter un vaste projet de construction.

Il y a de quoi s'inquiéter car on a l'impression que les décisionnaires ne concertent personne et changent de projet en fonction des résistances qu'ils rencontrent. C'est le grand flou entre promesses de campagne, logements, annulation des logements, permis accordé puis retiré, bureaux, commerces... Où est la cohérence et le sérieux dans tout ça ? Entre 2014 et 2015, pas moins de 3 ensembles distincts ont été projetés sur Trébillane : un parc de logements, un ensemble de bureaux et enfin une nouvelle zone commerciale. Le maire a d'ailleurs une nouvelle fois reculé sur le dernier projet en annonçant que les commerces seront discutés dans le cadre du futur PLU. Nouvelle reculade.

Voilà où nous en sommes. Nous savons également que ces tergiversations et que le dernier projet de commerces ne font pas l'unanimité au sein même de la municipalité. Trébillane sera t'il un nœud fatal pour le maire actuel ? L'avenir le dira. Nous laisserons les lecteurs se faire leur propre opinion sur ce point et sur ce qu'il faut faire ou pas à Trébillane. Les avis divergent.

Les informations que nous avons pu recueillir démontrent en tout cas que Trébillane est devenue et sera très certainement, dans le futur, le centre névralgique des luttes municipales. Il y a ceux qui veulent construire, beaucoup ou modérément, et ceux qui veulent préserver le site, partiellement ou totalement.

Il est sain que le débat ait lieu. Cette zone n'appartient à personne en particulier. Elle est le bien de tous. Au-delà des polémiques parfois un peu lourdes, il est particulièrement rassurant de voir que ceux dont le rôle est de représenter les habitants, riverains ou autres, surveillent, contrôlent, dénoncent quand il le faut. La démocratie est vivante chez nous. Qu'on se le dise. Cabriès n'est pas une "commune dortoir" dans laquelle on peut tout faire sans susciter de réactions. Cabriès est une commune vivante.

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A
On me dit que vous déplorez que je ne vous aime pas.Je n'ai aucune raison d'aimer ou pas qq'un que je ne connais pas.Vous pouvez demander à être ami avec Calas Hameau et ainsi nous pourrons communiquer.
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P
Pas si nous sommes "bloqués".